Nicolas Sarkozy fait l'objet à peine élu d'une tempête médiatique pour une escapade luxueuse au large de Malte à l'invitation personnelle de Vincent Bolloré, un des hommes d'affaires les plus fortunés de France. Il n'y aurait rien à dire puisque le groupe Bolloré ne travaille pas avec l'Etat et ces vacances n'ont effectivement rien couté au contribuable. Il n'empêche, le soupçon de conflit d'intérêt est là et l'indignation d'une partie de l'opinion fait l'objet de ce que Ségolène Royal qualifie sans doute en son for intérieur de saine colère. Le fait que l'action du groupe Bolloré ait monté de 2 % hier ne fait que renforcer ce sentiment de désapprobation.
Au Liban malheureusement, il y a longtemps que plus personne ne s'indigne. Le cas de feu Rafik Hariri est bien connu, et ses enfants figurent tous en bonne place au classement des plus grandes fortunes mondiales établi chaque année par Forbes.
Légende : « Il ne manque plus que d’organiser un sit-in et dresser des tentes sur les Champs Elysées » en référence aux tentes de l'opposition qui occupent le centre ville de Beyrouth depuis décembre sur les places des martyrs et Riad el Sohl.
Mais regardons seulement au sein du gouvernement libanais actuel : Elias Murr, Ministre de la défense, préside plus de vingt sociétés financières foncières, de travaux publics, de transport aérien et de presse au Liban et à l'étranger, Marwan Hamade, journaliste, est membre des conseils d'administration des quotidiens l'Orient le Jour et An Nahar et de banques et sociétés industrielles, Michel Pharaon, président d'Assurances libano-suisse et du groupe Mednet, est actionnaire de l'Orient le jour, Charles Rizk, ministre de la justice, dirige plusieurs sociétés d'informatiques au Liban et à l'étranger, Nehmé Tohme, ministre des déplacés est fondateur de la société de génie et d'entreprise Al Mabani, active en Arabie saoudite et est actionnaire de nombreuses sociétés et banques, Mohammad Safadi, ministre des travaux publics et des transports, préside un groupe très divesifié dans le tourisme, l'aviation, l'immobilier, la banque, la santé, actif dans le Golfe, au Liban et en Europe.
Tout cela a de quoi laisser un casadéen rêveur!