Le vingtième siècle
La première fois que j'ai entendu parler de Walter Benjamin (1892-1940), c'est à la lecture des mémoires de Jorge Semprun, il évoquait la présence du philosophe allemand dans les bars de Montparnasse.Mais je ne lai jamais lu.
Et pour cause ses oeuvres sont éparses, des articles, des chroniques ...Le personnage est méconnu.
Le mérite et le grand art d'Aurélien Bellanger est d'approcher dans ce roman la complexité de ce philsophe qui se suicida à la frontière franco-espagnole en septembre 1940.
Critique d'art, sociologue, traducteur, beaucoup de facettes chez ce personnage, ami d'Adorno, qui toute sa vie prépara un grand oeuvre qui ne vit jamais le jour, le vingtième siècle.
Bellanger qui maitrise à merveille l'art du pastiche a construit son roman autour de lettres, de correspondances, de Benjamin et de ses proches mais aussi d'un groupe de trois intellectuels d'extrême gauche qui enquêtent au sein de la Bibliothèque Nationale Mitterand pour retrouver le manuscrit d'un philosophe contemporain qui aurait mis la main sur le tapuscrit de Benjamin mais qui s'est suicidé après avoir donné une conférence à la BNF de Tolbiac.
Une entreprise audacieuse mais réussie même si le style est parfois un peu pédant et de belles considérations philosophiques sur le XIX et le XX siècle