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  • Le Pingouin

    Le pingouin est une sorte de conte, un peu comique et pourtant dramatique qui décrit l'Ukraine d'avant le révolution de 1994, avec les séquelles de l'occupation soviétique, la bureaucratie, la surveillance des populations, les désespérance des individus. Le narrateur a opté un pingouin que le zoo n'avait plus les moyens d'entretenir, il était à l'époque célibataire, un animal de compagnie comme un autre mais un peu dépressif car loin de ses bases surtout l'été. La narrateur est journaliste à défaut d'être écrivain et il finit pas trouver un bon job en free lance pour un quotidien qui lui demande d'écrire des nécrologies à l'avance de personnes qui à peine leur nécrologie écrite meurent... Un peu inquiétant non? Une de ses connaissances lui confie la garde de sa petite fille, une autre lui procue une jeune femme pour s'en occuper, on a presque une famille normale. Mais les services veillent...

  • Un an dans la forêt

    Petit livre superbement écrit. Blaise Cendrars (1887-1961) mondialement connu mais en panne d'écriture à 51 ans rencontre à l'aube de la seconde guerre mondiale Elisabeth Prévost (1911-1996), aventurière déjà aguerrié à 27 ans riche héritière d'un vaste domaine dans les Ardennes.

    On ne sait pas grand chose de leur relation qui ne dura qu'un an et demi loin de tout dans la forêt mais qui redonna à Cendrars le goût de l'écriture et à Elisabeth Prévost celui de l'aventure.

    Eloge de la tentation du retrait du monde. Qui ne l'a jamais ressentie?

  • Mémoires de Hongrie

    Ce livre trainait dans notre bibliothèque depuis une dizaine d'années. C'est une redécouverte particulièrement opportune en ce moment tragique marqué par l'agression russe en Ukraine.

    Sandor Márai (1900-1989) écrivain, chroniqueur dans les quotidiens de Budapest, a été célèbre avant la seconde guerre mondiale puis a sombré dans l'anonymat avec l'occuption de l'Allemagne nazie puis celle de la Russie et la prise du pouvoir par les communistes. Bien qu'il ait eu l'opportunité de s'exiler en France ou en Italie à la fin de la guerre, il retournera à Budapest par amour de la langue hongroise et ne s'exilera à regret, mais assez facilement qu'en 1948 aux Etats-Unis.

    Mais comment rester dans un pays où il est impossible non seulement de penser librement mais même de se taire!

    Marai, auteur par ailleurs du merveilleux "Les braises" décrit avec précisions les méthodes de l'occupation russe de son pays : Vols, occupation sans titre, viols, exécutions arbitraires...les méthodes ne changent pas d'un siècle à l'autre.

    Puis les affidés du nouveau régime, des gens le plus souvent médiocres et incultes, se mettent à servir les nouveaux maitres avec zèle, détruisent l'économie, les entreprises, bureaucratisent, étouffent l'agriculture, mènent le pays à la ruine.

    et au pire vous envoient en camp de redressement.

    Marai est sorti à temps de son pays, il  a pu poursuivre son oeuvre mais a fini parmettre fin à ses jours en 1989, après la mort de son épouse et de son fils et alors qu'on lui avait rapporté que dans les librairies de Budapest le nom de Marai comme écrivain était inconnu alors qu'il est l'auteur d'une oeuvre prolifique mais qui est restée bannie jusqu'en 1989. Malheureusement il n'a pas connu l'heure de la libération de son pays.

    Est ce que il apprécierait la Hongrie de Victor Orban? C'est une autre affaire.

    Il y a en tout cas de très belles pages sur la littérature hongroise et la langue hongroise, cette langue originaire de l'Oural comme le finnois et l'estonien , que les hongrois ont constamment cherché à enrichir en vocabulaire au fil des temps pour la préserver des conséquences de son isolement.

    Une salutaire mise en garde contre les totalitarismes.