Lettre persane (2)
Retour à Bordeaux depuis Jeudi.
Voyage éprouvant. Départ de Téhéran à 3 heures du matin. Escale de deux heures à Istanbul. Arrivée à Paris-Roissy à 9:30. Premier TGV pour Bordeaux à 16h21. Enfin pas pour Bordeaux car la SNCF fait des travaux pendant le WE de l'ascension et les trains s'arrêtent à Libourne. Car pour la Gare Saint Jean . Arrivée à domicile à 22 heures.
La comparaison des aéroports de Téhéran et d'Istanbul est éloquente. Istanbul est un hub international. S'y croisent des voyageurs en provenance d'Asie, du Moyen-Orient, d'Europe. Téhéran est de la taille de l'aéroport de Bordeaux pour le moment. Résultat de l'isolement du pays.
Mais il ne faut pas se tromper. Le potentiel de l'Iran est énorme. Son grand rival l'Arabie saoudite va avoir beaucoup de mal. Il y a en Iran une économie qui fonctionne, une industrie, une population bien éduquée, des filles qui vont à l'université en masse, et même des élections avec des incertitudes sur les résultats. C'est loin d'être parfait mais c'est déjà cela.
Il y a un passé pluri-millénaire. L'Iran est une grande nation.
Alors bien sûr, l'Iran est dans la main des russes, soutient Bachar El Assad, le Hezbollah, cherche à se doter de l'arme atomique. Le Pakistan voisin l'a déjà cette bombe sans qu'on le sanctionne économiquement comme on l'a fait pour l'Iran.
La propagande des mollahs à l'égard d'une population de plus en plus éduquée et qui affiche ouvertement son attrait pour l'Occident ne fonctionnera pas bien longtemps, à moins que nous ne fassions pas de place pour ce peuple de 80 millions d'habitants qui est en mesure de changer la donne au Moyen-Orient.
Si vous en avez l'occasion allez faire un petit voyage en Iran, pour son patrimoine culturel unique au monde mais aussi pour y rencontrer les iraniens.