Une femme à Berlin
"En 1945, l'armée rouge , sur la route de l'ouest viola et pilla. Ce sont de loin les allemandes qui endurèrent le pire. Entre 150000 et 200000 "bébés russes" devaient naitre dans la zone d'occupation soviétique entre 1945 et 1946 et ce chiffre ne tient pas compte du nombre inconnu des avotements" (Après guerre - Tony Judt).
La pièce de Tatiana Vialle, Une femme à Berlin, met en scène très sobrement, au plus près du texte, le journal anonyme d'une de ces berlinoises entre le 20 avril et le 22 juin 1945. Cette femme, interprétée par Isabelle Carré, se dit "comme une poupée, insensible, traînée de gauche et de droite, une chose en bois". Victime des vainqueurs, elle finit par négocier avec ses bourreaux, pour survivre, manger, vivre.
Cette femme est berlinoise, quelques années plut tôt elle était russe, lorsque les allemands effectuèrent leur marche triomphale sur Moscou et Léningrad puis leur retraite sanglante. 50 ans plus tard elles sont congolaises, bosniaques, tchéchènes, algériennes, du Darfour...