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oedipe

  • L'Oedipe d'Henry Bauchau

    oedipe.jpgOedipe sur la route est le second volume du tryptique qu'Henry Bauchau, écrivain belge, né en 1913, a consacré aux récits mythiques de la Grèce antique avec Antigone et Diotime et les lions.

    Antigone m'avait enthousiasmé, il y a en effet dans ce récit d'une grande pureté d'écriture, unité d'action de temps et de lieu... cf. chronique du 21 août dernier. Oedipe sur la route est au contraire un long cheminement.  On accompagne Oedipe, roi de Thèbes déchu, car meurtrier de son père, Laios, époux, dans l'ignorance de sa parenté, de sa mère, Jocaste, qui, l'apprenant, vient de mettre fin à ses jours. Aveuglé volontairement, ses enfants maudits, Oedipe part sur la route seul, en mendiant, suivi par Antigone, sa fille, qui refuse de l'abandonner. C'est une longue marche, marquée par la faim, la soif, le froid, la canicule, la maladie, l'hostilité, mais aussi la musique, la peinture, la sculpture, le chant, la danse, les rencontres, l'amour au sens le plus fort du terme, un chemin vers la clairvoyance, la connaissance de soi, la rédemption...

    Un livre magnifique pour prendre soi-même la route. Ce n'est pas toi qui fait le chemin mais le chemin qui te fait, une belle illustration de cet adage de ceux qui marchent.

  • L'Antigone d'Henry Bauchau

    antigone_bauchau.jpgJ'avais bien quelques souvenirs de l'Antigone d'Anouilh étudié en classe, je ne me souviens pas avoir étudié la pièce de Sophocle, avoir entendu Georges Steiner parler des Antigones...

    La lecture du roman d'Henry Bauchau tout simplement intitulé Antigone a été un réel emerveillement par la beauté de l'écriture, l'universalité des thèmes traités, le côté épique du récit. Au contraire de la pièce d'Anouilh qui débute peu avant la mort d'Antigone, Henry Bauchau remonte le temps, celui où Antigone revient à Thèbes après la mort de son père Oedipe. Elle va tenter avec l'appui de sa soeur Ismène de jouer les médiatrices pour éviter la guerre que se mènent ses deux frères, les jumeaux rivaux Etéocle, qui est roi de Thèbes, et Polynice, qui veut prendre la place. Vaines tentatives, on voit se dérouler les prémices de la bataille, les complots, l'épidémie, l'assaut, la mort tragique des deux frères, Créon au fait de sa puissance...

    Au contraire de l'image de fragilité que j'avais en mémoire, Antigone se révèle très forte, à cheval avec Jour et Nuit, au tir à l'arc, elle est sculptrice, elle mendie pour trouver les ressources pour soigner les pauvres lors de l'épidémie, poussant un cri improbable quii fait s'ouvrir les bourses, elle fait plier Polynice, elle est tendre, comple avec Ismène que l'on découvre totalement ici, amoureuse d'Hémon, le fils de Créon,  Créon, son oncle, qui va la condamner à moins qu'elle ne se condamne elle-même en allant, on le sait, recouvrir de terre le corps de Polynice que le nouveau roi de Thèbes a voué aux vautours.

    Un très beau roman qui donne envie d'aller découvrir un autre ouvrage de Bauchau : Oedipe sur la route.