Que l'on arrive à Conques ou à La Chaise-Dieu, on est saisi par la puissance et la majesté de l'endroit. Deux abbatiales, deux communautés monastiques, beaucoup de touristes, intéressés qui par l'architecture, qui par la musique, qui par les vitraux, qui par l'histoire, qui par la religion, l'esprit en éveil en tous cas puisqu'ils sont venus.

Mais quel contraste sur le message qui est délivré en ces deux lieux!.

A La Chaise-Dieu, cette année, le visiteur a droit à une exposition que l'on peut dans doute qualifier de sulpicienne. Les moines semblent avoir ressorti des greniers de l'abbatiale et des anciens prieurés du canton tout le mobilier d'il y un ou deux siècles : statues de plâtre aux couleurs douteuses, bannières, croix de procession, mâts de procession, chasubles, une multitude de "bondieuseries"... le visiteur est aussi invité à s'agenouiller devant les statues de Saint Robert, le patron de l'abbaye, ou de Saint Pierre, Saint Roch, Sainte Eugénie, Saint Pierre, Saint Roch, Sainte Eugénie, Sainte Marguerite, Saint Etienne... On y vend des petits chapelets, et des neuvaines (170 Euros les neuf messes).

A Conques, la sobriété prévaut, une seule exposition, consacrée aux réfugiés, aux torturés, aux suppliciés Érythréens. De simples panneaux expliquent la situation de l'Erythrée, prison à ciel ouvert où le service militaire est à durée indéterminée. Les fugitifs sont la proie des passeurs. La communauté monastique a décidé de faire de Conques un sanctuaire pour la libération des captifs et des otages. Depuis le moyen-âge en effet on vient à Conques prier Sainte Foy, la patronne du lieu, martyrisée en 303 à Agen, à l'âge de 12 ans, pour la libération des prisonniers. Les grilles en fer forgé autour du choeur qui datent du XII siècle ont d'ailleurs été réalisées avec des chaines de prisonniers.

Deux approches de la religion. A Conques, que l'on ait la foi ou pas , on est en prise avec son époque.